dimanche 2 mai 2010

LE son Eric Alexander

• Ça nous arrive. De-que-cé? De passer à côté d'un musicien. De le rater pendant des lunes d'obédience indienne du Nord. Ce fut le cas avec Eric Alexander, saxophoniste ténor encore jeune qui a déjà un son bien à lui. Un son sculpté. Un son qui s'inscrit dans la lignée des champions de la catégorie dite de mi-moyens. Celle à laquelle appartenaient ou appartiennent Hank Mobley, George Coleman, Joe Henderson, Steve Grossman, Richie Kamuca, Junior Cook et bien d'autres ayant fréquenté notamment les bancs d'école des Jazz Messengers. On aura compris qu'Alexander est un ténor «bi-beaupe», comme disent les Français de France.
• Toujours est-il qu'il y a peu, on s'est payé Revival of the Fittest (24 $ sans les taxes), sur étiquette High Note, parce que sur la pochette on avait lu le nom de Joe Farnsworth, batteur qui se distingue par sa finesse, celui de Nat Reeves, contrebassiste qui se singularise par son classicisme, et surtout, surtout, celui de Harold Mabern, pianiste qu'on adore depuis des lunes sans croissant. On a d'ailleurs appris qu'Alexander fut l'élève de Mabern.
• Le programme est fait de compositions originales, dont le sensible Blues For Phineas de Mabern ou Yasashiku d'Alexander, et de standards, dont le You Must Believe In Spring de Michel Legrand. Bref, les ballades côtoient les enlevées, qui voisinent parfois avec des antillaises. Toujours est-il (bis) qu'on a énormément apprécié la sonorité angulaire d'Alexander, son épaisseur qui fait de notre homme un souffleur à mille lieues du territoire aujourd'hui si fréquenté par les rabatteurs de la technique. On a apprécié le jeu très précis de la formation rythmique. Si vous aimez les musiciens nommés plus haut, alors n'hésitez pas...
• On vous propose deux choses: d'abord, une entrevue réalisée dans les studios de la radio de Seattle du réseau NPR, entrecoupée de prestations d'Alexander en duo avec le pianiste David Hazeltine. Ensuite? Alexander et Mabern au Duc des Lombards à Paris.

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