samedi 14 août 2010

Jazz Magazine: H. Hancock

• Ce mois-ci, Jazz Magazine/JazzMan propose un long dossier — 25 pages — à Herbie Hancock. C'est bien simple, il s'agit d'un arrêt en mots et en images sur les 50 ans de carrière de ce pianiste, compositeur, producteur. Hancock mis à part, il est question de la passion du dessinateur Siné pour le jazz de Terri Lyne Carrington, Lenny White, le batteur de la fusion, du guitariste Lionel Loueke. À la dernière page de ce numéro, on est tombé sur un portrait du trompettiste Booker Little. Cet article est un régal.
«Sans doute fallait-il un trompettiste hors du commun pour consoler Max Roach de la disparition brutale de Clifford Brown... mais le remplacer dans son quintet n'était pas une mince affaire. Le batteur commença par engager provisoirement Donald Byrd puis Kenny Dorham, avant de trouver en Booker Little le successeur adéquat.» Suit une vidéo enregistrée en 1958 avec Roach et Booker:

Live au Vanguard: Greg Osby

• Après le pianiste Barry Harris, voilà que le saxophoniste Greg Osby et ses complices se sont installés au Village Vanguard. Et comme d'habitude le réseau NPR a enregistré la prestation de ce vétéran qui n'en a pas l'air. À la batterie, on retrouve Terri Lyne Carrington, la contrebasse est entre les mains de Joseph Lepore, la guitare entre celles de Nir Felder, et puis, et puis, au piano il y a le grand Marc Copland.
• Le programme de ce set de plus d'une heure est le suivant: le standard Night And Day, Autumn Wind et Round She Goes de Copland, Ask Me Now de Monk, Vertical Hold et Please Stand By d'Osby himself.
Osby au Vanguard

jeudi 12 août 2010

Le blues neuf des vieux

Pinetop Perkins et Willie Smith, dit Big Eyes, sont vieux. Le premier bien davantage que le second puisque le 13 jullet dernier il a eu 97 ans. À bien des égards d'ailleurs, Perkins est au blues ce que fut Eubie Blake au jazz en général et au ragtime en particulier. Ah oui... l'âge de «Gros yeux»? 76 ans. Tous les deux se sont connus lorsque Smith, après un intermède de trois ans au cours desquels il «chauffait» un taxi dans la Ville des vents, Chicago évidemment, a réintégré la bande menée par Muddy Waters, l'auteur de I'm A Rolling Stone. Smith était alors le batteur, Perkins le pianiste.
• Après la mort des «Eaux boueuses», celles du Mississippi il va sans dire, Perkins, lui aussi originaire du Mississippi, et Smith, lui vient de l'Arkansa, se sont retrouvés au sein du Legendary Blues Band avant d'enregistrer Joined At The Hip que l'étiquette Telarc vient de publier. Ils étaient accompagnés de Kenny Smith, dit Big Smile, qui est le fils de Big Eyes, de Bob Stroger, bassiste vétéran de la scène de Chicago, de Little Frank Krakowski à la guitare et surtout, surtout, John Primer à l'autre guitare.
• Le résultat est... comment dire? C'est frais, plein de fraîcheur. Cela paraîtra étrange, mais les vieux ont fait quelque chose de frais parce qu'ils ont fait du neuf avec du vieux. Si les rythmes, les mélodies, ne nous sont pas étrangères, les mots le sont, Smith ayant composé la majorité des morceaux. Autrement dit, il ne s'agit pas d'un album reprenant les Mannish Boy et autres Same Thing de Waters. Quoi d'autre? Pour cette production, Smith joue de ce qui fut son premier instrument: l'harmonica. Joined At The Hip symbolise à lui seul ce qu'on entend par Chicago Blues versant South Side.



mercredi 11 août 2010

Viva Bo Ramsey!

mardi 10 août 2010

Preservation Hall Jazz Band

• Le Preservation Hall Jazz Band, comme son nom l'indique, se pose en gardien de la mémoire du vieux jazz. Celui de Buddy Bolden et de Louis Armstrong, évidemment, de King Oliver, de Papa Celestin, d'Alphonse Picou, de Sidney Bechet et d'autres musiciens qui ont régalé la planète. Tout récemment, les vieux de la vieille se sont produits sur une scène du Newport Folk Festival. Voici une heure et quelques de ritournelles aussi joyeuses qu'intemporelles.
Les vieux à Newport

Des nouvelles de Watson

• Du saxophoniste alto Bobby Watson, on garde le souvenir du jeu empreint de passion lors de sa prestation, alors qu'il était membre des Jazz Messengers d'Art Blakey, au Soleil Levant il y a plus de trente ans de cela. Soit dit en passant, à l'époque Wynton Marsalis était membre de cette formation. Après son apprentissage auprès du vieux maître, il avait fondé le groupe Horizon. Puis, il eut une offre de l'université de Kansas-City. Plus précisément, on lui proposa le poste de doyen de la faculté de musique. Ceci explique cela: moins d'enregistrements, moins de shows.
• Mais voilà que Watson vient de se signaler en annonçant la première d'une suite en sept parties écrite pour grand orchestre. Le titre de cette composition? The Gates BBQ Suite parce que, dit-il, le BBQ est au Kansas ce que le vin est à la Napa Valley. La publication de l'enregistrement est prévue cet automne. En attendant la parution du CD, le voici avec son sextet au Duc des Lombards à Paris.

Colligan le blogueur

• Il y a un mois environ le pianiste George Colligan accompagnait Jack DeJohnette au Festival de jazz de Montréal. Lorsqu'il n'est pas à ses côtés, il enseigne à la Juilliard School of Music quand ce n'est pas à l'université du Manitoba. Cassandra Wilson comme Buster Williams ou Don Byron font fréquemment appel à ses talents de pianiste. Bref, Colligan est un homme d'expérience.
• On vous raconte cela parce qu'il vient de lancer un blogue, Jazztruth.blogspot. Et alors? À l'instar de celui d'Ethan Iverson, pianiste de The Bad Plus, celui de Colligan c'est le jazz vu de l'intérieur. À preuve, la passionnante entrevue avec le contrebassiste Lonnie Plaxico qui suit.
Colligan et Plaxico

dimanche 8 août 2010

Sun Ra à Montréal

• Yes! Le Sun Arkestra, l'orchestre des orchestres, le big-band des «bigues-bandes», dirigé par Marshall Allen, saxophoniste alto toujours aussi incisif qu'intense, Allen le flûtiste, Allen l'exécuteur testamentaire du Roi Soleil depuis que celui-ci a décidé de s'installer sur la planète Jupiter en 1993, Allen, donc, annonce une série de spectacles à Montréal.
• Les dates? Le 30 novembre et le 4 décembre, le 7 et le 11 décembre. Dans le cadre du Hymn of Universe (?). Où? D'après les indications données non pas sur le site du groupe mais sur MySpace, c'est quelque part entre le collège Loyola et le boulevard Cavendish. Bizarre? Et comment. Mais bon, quand on aime ce groupe, qu'on le fréquente, cette bizarrerie a quelque chose de très rassurant. Dès qu'on aura toutes les précisions, on vous les communiquera. En attendant, juste savoir qu'ils seront de retour, c'est la fête.

Inédits de Coltrane, Monk, Getz...

• Le site socadisc.com propose encore et toujours des DVD inédits. Cette fois-ci, ce distributeur européen annonce un John Coltrane capté live à Antibes, à Baden Baden et à San Francisco, avec McCoy Tyner au piano, Jimmy Garrison à la contrebasse et Elvin Jones à la batterie. Un Monk à Londres en 1965 avec Charlie Rouse au ténor, Larry Gales à la contrebasse et Ben Riley à la batterie. Un Bill Evans à Helsinki en 1970 avec Eddie Gomez à la contrebasse et Marty Morell à la batterie. Un Stan Getz à Stockholm en 1978 avec des accompagnateurs suédois.

La Rage de vivre

• Pendant des années et des années, l'autobiographie du clarinettiste Mezz Mezzrow, intitulée La Rage de vivre, était disponible en Livre de Poche. Puis, allez savoir pourquoi, ce livre essentiel, parce que témoignage aussi unique que flamboyant du jazz des années 20 et 30 et de Chicago en particulier, avait disparu. Il y a peu, il a été réédité par Buchet - Chastel. Pour ceux qui n'auraient pas encore lu cet ouvrage plein de sève, de coups tordus et de rires, c'est une très bonne nouvelle.
• Dans sa préface, l'écrivain Henry Miller a eu ces mots qui devraient vous convaincre de l'acheter: «La Rage de vivre nous apporte un puissant et vital message de joie, de joie sans mélange. C'est un livre stimulant et je m'étonne seulement que tous les citoyens des États-Unis d'Amérique (à l'exception peut-être de certains Blancs des provinces du Sud) ne le commentent pas d'une même voix, en glorifiant la paix et le bonheur, la fraternité et la musique.»