samedi 6 novembre 2010

Dix minutes de Chess

• Voici un petit «docu» — dix minutes seulement — sur les blues de Chess Records, le fameux label qui publia les galettes signées par Muddy Waters, Willie Dixon, Little Walter, Etta James, Sonny Boy Williamson, Otis Spann, Howlin' Wolf, Eddie Boyd, Chuck Berry, Bo Diddley, Buddy Guy... On arrête? Pas question! De Lafayette Leake, J. B. Lenoir (Yes!), Billy Boy Arnold, Jimmy Witherspoon, Floyd Dixon, Jimmy Rogers, Otis Rush... La liste est longue? On est fatigué par ce «name dropping»? OK! On stoppe parce que la liste des musiciens lancés par cette étiquette fondée par deux immigrants polonais est effectivement si longue que l'on pourrait se contenter d'écouter du Chess et juste du Chess.
• Bon. Tout ça pour signaler que ce docu a un petit quelque chose «d'arty» qui en fait un docu bien agréable.
Chess en 10 minutes

vendredi 5 novembre 2010

Live au Vanguard: Lou Donaldson

• Le saxophoniste alto Lou Donaldson, eh bien, cette semaine, il a soufflé 84 bougies. Yio! CQFD: le souffleur des histoires, parfois rugueuses, parfois salaces, des histoires qui effraient la bourgeoise et tétanisent le petit-bourgeois bien pensant, eh bien, il est toujours-là à les souffler les histoires en question. Pourtant, Dieu sait s'il en a bavé, ce bonhomme dont la volonté, la musicale s'entend, a toujours consisté à dispenser du plaisir! Nom dé diou!
• Cette semaine, il occupe la scène étroite, géographiquement causant, du Village Vanguard. Et comme d'habitude, le réseau NPR a capté le premier set de mercredi. Pis? L'auteur du fameux Blues Walk est accompagné par l'organiste Pat Bianchi, le guitariste Randy Johnston et le batteur Fukushi Tainaka né en... Alabama! Bonne écoute!
P.-S.: c'est de la musique de nuit.
Lou au Vanguard

jeudi 4 novembre 2010

Mark Murphy au Upstair's

• C'est étrange, vraiment étrange. Le chanteur Mark Murphy, qui se produira ce soir et demain au Upstair's, mérite, lui, le qualificatif de légende que les médias emploient à toutes les sauces, souvent les mauvaises. L'étrangeté? Ses albums sont si mal distribués de ce côté-ci de la frontière qu'on se demande si le traité de libre-échange n'est pas le piège qu'on tend aux crédules. Pourtant, on se souvient que dans les années 70 il régalait la compagnie année après année avec ses enregistrements pour le label Muse. Un des grands labels de l'époque. Autrement dit, lorsqu'il était sous contrat avec Muse, le chanteur de la puissance côtoyait Barry Harris, Dolo Cocker, Dexter Gordon, Teddy Edwards, Louis Hayes et autres clochards célestes.
• Clochards célestes... Si on emprunte ce terme à Kerouac, c'est pour mieux souligner qu'à cet écrivain Murphy a consacré tout un album. Car ce chanteur beatnik est aussi un homme qui jongle avec les mots. Qui écrit des paroles qu'il colle ensuite aux compositions des autres. On pense notamment au Stolen Moments d'Oliver Nelson. Il a aussi marqué les esprits par ses clins d'œil constants à Nat King Cole, de ses débuts dans les années 50 — oui, il est sur les planches depuis un demi-siècle — à aujourd'hui.
• Pour ceux et celles qui aiment le jazz chanté, la venue de Murphy est la grande affaire, si l'on peut dire, de la fin de l'année. À noter que ce soir et demain, il sera accompagné de Dave Laing à la batterie,de Misha Platigorsky, son pianiste depuis des années, et d'Alec Walkington à la contrebasse.

mercredi 3 novembre 2010

Le big-band de Jimmy Heath

• De Jimmy Heath, on sait qu'il est saxophoniste ténor. Qu'à Philadelphie, sa ville natale, il avait notamment John Coltrane comme copain. On sait que le contrebassiste Percy Heath est son grand frère et que le batteur Al, dit Tootie, est le benjamin. Qu'il a vécu l'émergence du be-bop. On sait qu'il a joué avec tous les grands de l'âge d'or. On sait...
• On sait beaucoup moins qu'il est un sacré composeur et un sacré arrangeur. Que certaines de ses pièces ont fait la fortune, pas au sens financier du terme, de Dexter Gordon ou encore de Cannonball Adderley. On sait moins également qu'en 1947, il avait monté son propre big-band avant d'intégrer celui de Dizzy Gillespie. On sait beaucoup moins que sa vraie passion musicale s'appelle: «ze bigue-bande». Le voici live au Blue Note à New York. C'est du gâteau.
Heath Live

mardi 2 novembre 2010

La bio de Bill Evans

• À ce que l'on sache, How My Heart Sings est la seule biographie consacrée au pianiste Bill Evans. Son auteur, Peter Pettinger, est lui aussi pianiste. Un concertiste versé en musique classique qui s'est distingué, entre autres choses, par son interprétation des sonates composées par Bela Bartok. On insiste: Pettinger n'est pas un musicien de jazz. Ceci explique probablement cela: la place qu'il accorde à l'analyse musicale de telle pièce écrite par Evans, de telle progression d'accords lors de l'enregistrement de tel disque, alourdit passablement la lecture. Dans le genre, on a lu beaucoup, beaucoup mieux.
• En fait, l'ouvrage de Pettinger publié par les éditions Yale University Press s'adresse avant tout aux grands admirateurs d'Evans. À ceux qui veulent connaître les détails inhérents à l'enregistrement de Nardis ou de Song For Helen. Cela étant, cette bio a ceci de faible qu'elle s'attarde trop peu sur les années dites de formation. Autrement dit, une biographie digne de ce nom reste à faire. En attendant, voici Israël en compagnie de Scott LaFaro à la contrebasse et de Paul Motian à la batterie.

lundi 1 novembre 2010

Dr John au micro de McPartland

• L'idée est excellente. De quoi s'agit-il? Le réseau NPR, la radio publique des États-Unis, vient de rediffuser une entrevue de Dr John que la pianiste Marian McPartland avait réalisée en... 1989! Au cours de ce dialogue, entrecoupé de pièces interprétées live, Le Baron Samedi des musiques vaudous évoque l'influence déterminante de James Booker, de Fats Domino et du Professor Longhair. Il est également question de sa collaboration avec le génie des lieux de La Nouvelle-Orléans, soit Allen Toussaint, et d'autres étapes de la très longue carrière du conservateur des gris-gris. Cette interview est un régal.
Dr John chez NPR