samedi 13 novembre 2010

Chaud devant: Mel Melton

Mel Melton est un cas. On dira que chacun est un cas, chacune également. D'accord comme eau quai! Mettons que «Mêle-thon» est un cas particulier parmi les singuliers. Car lui, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, joue de l'harmonica, de la planche-à-laver de fabrication louisianaise, il chante également mais, lui, en plus de tout cela, il est un chef. Et un grand, si on s'attarde à son «paie-dit-grès». Oui, oui... mister Mel a remporté plein de prix de grands cuistos. Bref, il touille le lapin au safran et au fromage de chèvre de la main gauche et joue de l'harmonica de la main droite. Chaud devant!
• En 1969, il avait fondé un groupe avec Sonny Landreth qui écumait le sud-ouest de la Louisiane. Ils étaient passionnés par les musiques cajun-créoles, zydeco-blues-funky-bazar. Aujourd'hui, Mel et son groupe The Wicked Mojos proposent un CD au titre franc: Papa Mojo's Louisiana Dance Hall Music paru sur étiquette Bigroundrecords. Ce n'est que cela: de la musique de samedi soir, la chaleureuse, celle qui favorise les déhanchements comme les ondulations. C'est sympathique en diable, version vaudou. On ne s'ennuie pas une seconde. C'est une musique qui s'écoute avec les amis, une musique socialisante qui ne se prend jamais la tête.

Live au Vanguard: Jason Moran

• Peu après la sortie de son album Ten, parce que cela fait dix ans que le pianiste Jason Moran est accompagné par le même contrebassiste, Tarus Maten, et le même batteur, Nasheet Waits, ce trio s'est produit au Village Vanguard au début d'octobre dernier. Enregistré par le réseau NPR, le premier set combine des compositions incluses dans son dernier CD à de plus anciennes. Pis? On a trouvé le show plus captivant que ce Ten, paru sur étiquette Blue Note, qu'on trouve parfois austère.
Moran au Vanguard

Un morceau, juste un

• Il suffira d'un morceau, juste un. Un blues de Melvin Jackson dit Lil'Son qui était un contemporain de Lightnin' Hopkins. C'est lui, Melvin, qui a composé ce Travelin'Alone qu'Eric Clapton a repris à son compte. Ça se passe de commentaires. Slowhand est entouré de Doyle Bramhall II à la guitare, de Willie Weeks à la basse, de Walt Richmond à l'orgue et de Jim Keltner à la batterie.

mardi 9 novembre 2010

Les passagers du jazz

• Ils sont de retour. Ça leur a pris tellement de temps qu'ils méritent un qualificatif particulier, The Jazz Passengers. Lequel? Bande d'enfoirés! Lorsqu'on est un adhérent de l'antique axiome, celui de Démocrite pour être exact, même si on n'en est pas certain, qui enseigne que qui aime bien, châtie bien, on ne fait pas dans le détail. Bref, on répète: bande d'enfoirés!
Because, comme dirait Queneau le Grand, ça fait une paye, et une grosse qui plus est, que vous ne vous étiez pas signalés à nous alors que vous saviez fort bien que, depuis la mise en quarantaine des Lounge Lizards pour cause de maladie, celle qui a frappé John Lurie, nous étions en deuil du jazz-rigolo-décapant-surprenant. En clair, lui malade, vous vous être mis aux abonnés absents. Bande de faces d'anchois!
• Bon. Aujourd'hui le saxophoniste Roy Nathanson, le tromboniste Curtis Fowlkes, les fondateurs du groupe, le vibraphoniste Bill Ware, le contrebassiste Brad Jones, le batteur E. J. Rodriguez, le guitariste Marc Ribot, deux violonistes, et deux chanteurs invités sur trois morceaux, Elvis Costello et Deborah Harry, proposent une galette pleine d'humour et bourrée d'inventions. Intitulé The Jazz Passengers - Reunited — vous auriez pu trouver un autre titre, non? —, cet album, paru sous licence au Canada sur l'étiquette Justin Time, il vous nettoie les neurones à la nanoseconde. C'est dire! Voici Spanish Harlem.