samedi 27 novembre 2010

Un morceau, juste un

Steve Grossman est au saxo, le ténor. Michel Petrucciani est au piano. Andy McKee est à la contrebasse. C'est lui qui a écrit cette ballade poignante comme le sont parfois les ballades. Le titre? Inner Circle. Joe Farnsworth est à la batterie, tendance fine, subtile. Ce morceau, publié sur un album intitulé Steve Grossman With Michel Petrucciani sur étiquette Dreyfuss Jazz, c'est un moment de grande beauté. Il n'y a absolument rien à ajouter.

Willie Nelson à NPR

• Oui, oui, oui, Willie Nelson a été l'invité de Marian McPartland, la pianiste qui anime l'émission Piano Jazz depuis plus de trente ans. Après Hank Jones, James Moody, Dizzy Gillespie et quantité d'autres «jazzeux», voici donc Nelson qui alterne country avec classiques du jazz. C'est enjoué, sympathique, sans prétention. Bref, voici une heure de petits bonheurs au cours de laquelle vous entendrez aussi bien Crazy que Nuages ou encore le fameux Stardust de Hoagy Carmichael.
Nelson à NPR

Max Roach derrière le Mur

Max Roach a toujours été synonyme de costaud. Musicalement, il va sans dire, mais également politiquement causant. Avec Charles Mingus, il fut un réfractaire, un constant contestataire. Dans les années 80 comme dans les années 40. Au début des années 70, il avait mis sur pied un quartet sans piano. Le trompettiste Cecil Bridgewater fut d'abord engagé, puis le saxophoniste Odean Pope et le bassiste Tyrone Brown les rejoignirent pour former un orchestre plus fréquemment enregistré en Europe qu'aux États-Unis.
• Il y a peu Naxos a signé un accord de distribution avec le label allemand Jazzwerkstatt. «Fais que» depuis peu on peut entendre la captation du show donné par Roach et ses collègues le 16 juin 1984 au Jazzbühne à Berlin-Est. De ce spectacle, six pièces d'anthologie, c'est le cas de la dire, ont été retenues qui composent ce Max Roach - Live In Berlin: Jordu de Duke Jordan, Giant Steps de John Coltrane, Six Bits de Roach, Good Bait de Tadd Dameron et Perdido de Juan Tizol.
• Cet album est à l'image du batteur: hénaurme. Du début à la fin. C'est Roach comme on l'apprécie: qui dérange, qui chaloupe, qui pique, qui est toujours dans la densité. C'est du très costaud. D'autant que Pope, Bridgewater et Brown ne font jamais dans la dentelle. C'est pas cool-machin-chose, c'est hard-bop. Et c'est tant mieux. Suit: Jordu.

jeudi 25 novembre 2010

Charlie Parker: la totale

• Sur la pochette de la nouvelle publication de Frémeaux & Associés, les mémorialistes des sonorités diverses du monde mondial, on peut lire ceci: Intégrale Charlie Parker - Groovin High - 1940-1945. Parmi ces mots et ce nom propre, il y a une information d'une grande importance: intégrale! Pour la première fois dans l'histoire du jazz, à moins que l'on soit dans les patates, ce qui ne serait pas étonnant, une maison de disques, ici la républicaine Frémeaux, a décidé de rendre à Parker ce qui lui revient: une réédition digne de ce nom de ses péripéties acoustiques.
• Dans le passé, Parker a été le sujet de rééditions. La plupart du temps, celles-ci furent bancales. Pour rester poli. Car trop souvent, les auteurs de ces entreprises s'appliquaient à nous refiler les quatre ou cinq versions de chaque pièce enregistrée par Bird. Ce faisant, ils manquaient de respect à l'égard du grand manitou du bebop ce dernier, faut-il le rappeler, ayant choisi de son vivant telle version plutôt que telle autre.
• Cela étant, ce volume 1 de The Complete Charlie Parker vaut son pesant d'or parce qu'il s'attarde au Parker d'avant le «bibeaupe». Soit le Parker membre de la grande formation de Jay McShann, du sextet de Cootie Williams, du Clyde Hart All Stars, du quintet de Tiny Grimes, etc. Et alors? Le jeu de Parker était déjà plein de sève. Vive et dense. Chapeau à Alain Tercinet, maître d'œuvre de cette intégrale. Suit Hootie Blues avec McShann.

mardi 23 novembre 2010

Irma Thomas à Seattle

• Ça fait quoi? Trente, quarante, peut-être même cinquante ans que la chanteuse Irma Thomas égrène les blues versant La Nouvelle-Orléans et non Chicago. Un demi-siècle qu'elle roule sa bosse aux quatre coins de la planète et dans le sud des États en particulier. Le temps passant, cette grande dame est moins encline au voyage au long cours et à ses décalages horaires. Dommage! En espérant qu'un jour elle débarque à Montréal, on peut se régaler avec cet enregistrement réalisé par la radio publique de Seattle.
Irma la douce