samedi 30 octobre 2010

L'art de G. Peacock et M. Copland

• Fiiiooouuu! Au bout du compte, de l'écoute, devrions-nous dire ou plutôt écrire, on se dit ou plutôt on constate que cette affaire qui est un duo, c'est du grand art. Non, non, non! N'y voyez pas un excès d'emphase ou un soupçon d'enflure. Les histoires que nous content le pianiste Marc Copland et le contrebassiste Gary Peacock, ces histoires qui s'emboîtent les unes dans les autres, forment un tout qui relève du grand art. Point barre!
• À des pièces d'anthologie, All Blues et Blue In Green de Miles Davis, sans oublier In Your Own Sweet Way de Dave Brubeck, ils ont collé leurs pièces. Et «sans déconner», pour parler brutal mais franc, dans le décor sonore qu'ils ont confectionné, leurs morceaux ne dépareillent pas. Parfois ce n'est que douceur, parfois ce n'est que complicité entre musiciens qui se fréquentent depuis longtemps, parfois ce n'est que sobriété, parfois ce n'est que sensibilité. Et toujours c'est élégant.
• Intitulé Insight, leur album a paru sur l'étiquette allemande Pirouet. Passons à la finance. Plus précisément, au prix de revient, sans entrer dans les détails des faits qui le composent. De-que-cé? Le distributeur canadien S.R.I. vient de signer une entente avec Pirouet. Les albums de ce label, et notamment ceux du trio de Copland, Peacock et du batteur Bill Stewart, vont coûter moins cher qu'auparavant. Et voici All Blues:

vendredi 29 octobre 2010

Bechet, Django et Evan

• Question jazz manouche, le clarinettiste britannique Evan Christopher en connaît un rayon. Un rayon de grande surface et non du bouge du coin. Il le connaît tellement, le «djasse» à la Django et à la Grappelli, qu'il vient de se permettre une licence en lui greffant du Sidney Bechet, le Créole de La Nouvelle-Orléans que ce couillon de Napoléon a vendue pour trois roupies de sansonnet. Du Bechet, mais aussi du Duke Ellington. Oui, ma chère.
• Bon. Christopher vient de publier un album sur étiquette Frémeaux & Associés intitulé Django à la créole. Aux guitares, il y a David Blenkhorn et Dave Kelbie, alors que la contrebasse est entre les mains de Sébastien Girardot. Le programme est fait de compositions signées Bechet, Ellington — Mood Indigo, rien de moins —, Billy Taylor, Rex Stewart, Django et maîtres des standards comme Hoagy Carmichael.
• Le résultat est clair, limpide, cristallin. C'est calme et volupté, auxquels la joie s'est greffée. Sur un instrument réputé très difficile, Christopher se distingue par sa retenue. Par une retenue qui lui permet de sculpter LA note jusqu'à la quasi-perfection. Ce Django à la créole, c'est enfin et surtout de la sympathie. Ci-après son Mood Indigo suivi du morceau titre joué au Ducs des Lombards à Paris.



jeudi 28 octobre 2010

Archie Shepp rencontre Marc Ribot

• Cet été dans le cadre bleu-Méditerranée, versant français, le vétéran documentariste de jazz Frank Cassenti a filmé l'immense Archie Shepp en compagnie de Marc Ribot, le guitariste caméléon par excellence. Le programme? The Stars Are In Your Eyes, Ask Me Now de Monk, Hand Bone, Revolution, Dedication To Bessie Smith Blues, Trippin' , Dig It , Ill Biz, U-Jaama, une des grandes compositions de Shepp et Don'Get Around Much Anymore de Duke Ellington.
P.-S.: ce show a été produit et diffusé par le ARTE européen. So what? La programmation du ARTE local, du ARTE montréalisé, s'avère, par comparaison, de la fumisterie en conserve. Et encore là, on est poli. Bon show!
Shepp et Ribot