vendredi 10 décembre 2010

Le grand art de Kenny Werner

• Allons-y avec une lapalissade: le piano seul à seul, c'est pas évident. L'exercice, il faut en convenir, peut se transformer en un magistral casse-gueule. Dans l'histoire, peu s'y sont risqués et encore moins ont convaincu. Parmi ces derniers, on compte Art Tatum, Thelonious Monk, Ray Bryant, Ran Blake, Paul Bley et Jaki Byard. À ce groupe, c'est le cas de le dire sélect, il faut ajouter le nom de Kenny Werner.
• Intitulé New York Love Songs, l'album que vient de publier l'étiquette française au nom très français Out Note Records, c'est tout simplement du grand art. Très rarement on a été frappé par la clarté du jeu, par la retenue dans l'émotion qui la met de fait en relief, par la beauté des compositions.
• Comme le titre de l'album l'indique, tout se rapporte à New York. Il n'est question que de la Grosse Pomme. Un coup c'est East River, un coup c'est Ground Zero, un coup c'est Central Park avant l'Hudson River et le Riverside. Pas une fois, l'envie de zapper la moitié d'une pièce ne s'est manifestée. Et quand on sait qu'il s'agit d'un solo, c'est énorme. Voici First Light/East River