samedi 1 mai 2010

Allen Toussaint au FIJM

• Le 4 mai prochain, les organisateurs du Festival international de jazz de Montréal (FIJM) vont détailler la programmation en salles de la 31e édition de l'événement. On sait déjà que John Zorn s'y produira en compagnie de Laurie Anderson et de Lou Reed. On sait que le même Zorn mènera un Masada marathon avec on ne sait qui. On sait également et surtout que le pianiste, compositeur, producteur, chanteur et maître des musiques vaudoues Allen Toussaint est à l'affiche.
• Monsieur Toussaint comme dans Toussaint Louverture, si cher aux Haïtiens pour avoir foutu une raclée aux esclavagistes, sera à l'affiche deux fois plutôt qu'une. La plupart de ceux qui l'ont accompagné lors de l'enregistrement de Bright Mississippi, la galette des galettes publiée en 2009, seront à ses côtés. Soit Marc Ribot à la guitare, David Piltch à la contrebasse et Jay Bellerose à la batterie, tous fidèles collaborateurs de Joe Henry, le producteur de Bright Mississippi. En attendant leur prestation, voici Toussaint sur la scène de l'émission musicale qui nous régale depuis trente-cinq ans: Austin City Limits.
P.-S.: le show commence après un peu moins de deux minutes de présentation et de messages publicitaires. Quoi d'autre? Si vous cliquez sur l'icône située en bas et à l'extrême droite de l'écran, alors l'image sera plein écran.

John Coltrane en DVD

The World According To John Coltrane est un documentaire que Robert Palmer, critique au New York Times, avait réalisé en 1992 à la demande de la télévision allemande. Depuis peu, la version DVD de ce film d'une heure est disponible. Les aléas inhérents à la distribution étant ce qu'ils sont, il faut préciser qu'on l'a trouvé chez Archambault-Berri, qu'on ne l'a pas vu à moins qu'on est mal vu chez HMV. Le prix? 24 $ sans les taxes.
• Deux faits devraient vous convaincre d'en faire l'acquisition: rares, très, très rares sont les «docus» consacrés au compositeur de spiritual. Et d'une. Et de deux, l'identité du cinéaste. Bien que décédé en 1997, Palmer est considéré, encore et toujours, comme un des deux ou trois meilleurs chroniqueurs des musiques dites populaires. Son Deep Blues demeure un incontournable. Un livre de référence parce qu'empreint d'un souci méticuleux pour la précision.
• Mais au-delà des deux faits évoqués, ce film vaut son pesant d'argent pour les témoignages recueillis auprès des artistes l'ayant fréquenté: Jimmy Heath, qui a connu Trane alors qu'ils étaient adolescents à Philadelphie, Tommy Flanagan, avec lequel il a enregistré Giant Steps, Wayne Shorter, Roscoe Mitchell, Rashied Ali et bien évidemment sa femme Alice. Seul bémol, McCoy Tyner et le batteur Elvin Jones, qui était toujours de ce monde au moment du tournage, ne sont pas de la partie. Certes, on les voit dans les épisodes musicaux, mais... mais c'est tout.

mardi 27 avril 2010

Katrina et HBO

• Le réseau HBO, qui a produit les séries Rome, The Wire, Mad Men, The Sopranos et autres, remporte actuellement un franc succès avec sa plus récente réalisation: Treme. Un feuilleton écrit et réalisé par ceux qui avaient signé The Wire. Amateurs de jazz et de blues, sachez que ce Treme, consacré à La Nouvelle-Orléans après les désastres causés par Karina, fait de la musique qui s'entend dans ces environs une des principales actrices de cette fiction. Ici, le jazz n'est pas un élément décoratif mais LE sujet. Toujours est-il que nos voisins du Sud ayant beaucoup apprécié Treme, on nous promet une 2e et 3e saison.

Les inédits de Socadisc

Socadisc, distributeur de labels indépendants, propose une nouvelle série d'albums jusqu'ici inédits dans le format compact qui devraient régaler particulièrement les amateurs d'Ornette Coleman. En voici la liste: O. Coleman Quartet - Live In Paris 1971 avec Dewey Redman au ténor, Charlie Haden à la contrebasse et Ed Blackwell à la batterie, le Croydon Concert avec David Izenzon à la contrebasse et Charles Moffett à la batterie, le Lenox Jazz School Concert de 1959 avec Don Cherry et Kenny Dorham aux trompettes et Jimmy Giuffre à la clarinette et enfin le O. Coleman Quartet - Belgium 1969 avec Redman, Haden et Balckwell.
• De Bill Evans, Socadisc publie les shows enregistrés à Lund en 1975 et à Helsinki en 1970 et un autre réalisé à Paris en 1974. Sur ces deux albums Eddie Gomez est à la contrebasse et Marty Morell à la batterie. Quoi d'autre? Un Miles Davis intitulé Live In Rome & Copenhagen 1969 avec Wayne Shorter au ténor, Chick Corea aux claviers, Dave Holland à la basse et Jack DeJohnette à la batterie ainsi que le Johnny Griffin Quintet/With Rolf Ericson à la trompette.
• Le trio d'Evans qui suit, avec Gomez et Morell, a été enregistré à Helsinki en 1970. Le titre: Nardis

dimanche 25 avril 2010

Miles au musée, Miller à L'Astral

• Le 30 avril, soit vendredi, le Musée des beaux-arts de Montréal ouvrira ses portes sur l'exposition que la Cité de la musique de Paris avait consacrée à Miles Davis. Simultanément, une série d'événements a été organisée pour souligner évidemment l'art du trompettiste insaisissable. Conférences, films documentaires, fictions, shows et même des cours magistraux sont au programme des prochaines semaines.
• Tout ça débute mercredi 28 avril par deux exposés qui seront donnés à l'Auditorium Maxwell-Cummings, situé au 1379 de la rue Sherbrooke Ouest. Le premier sera décliné par David Brackett, de la Faculté de musique de l'Université McGill, à partir de 11h30. Le deuxième? Par André Ménard, architecte de la programmation du Festival international de jazz de Montréal depuis le début, qui a invité Miles à plus d'une reprise. À compter de 13h30 au même endroit. Le lendemain, Vincent Bessières, commissaire de l'exposition, livrera son décryptage de Miles à 16h30.
• La veille, à L'Astral, le bassiste et producteur Marcus Miller, qui a accompagné Davis dans les années 80, revisitera l'album Tutu en compagnie du trompettiste Christian Scott. À 18h30 et 21h30. Prix du billet: 38,50 $.

Dexter au Congrès


• Grande nouvelle. Très, très grosse nouvelle. La Library of Congress des États-Unis vient de faire l'acquisition de 1000 articles ayant tous Dexter Gordon comme sujet principal. Parmi les objets vendus par Maxine Gordon, la veuve de Long Tall Dexter, des inédits sonores enregistrés live pour la plupart, dont plusieurs avec Wardell Gray. Dans les mois qui viennent, le Packard Campus for Audio-Visual Conservation va digitaliser toutes les bandes achetées.
• Mis à part les déclinaisons musicales de Daddy Plays The Horn, l'organisation américaine a mis la main sur une ribambelle de documents iconographiques permettant de suivre comme jamais auparavant la carrière de l'homme né le 27 février 1923 à Los Angeles. Quand on sait que ce fils d'un médecin qui comptait Duke Ellington et Lionel Hampton parmi ses patients a joué aux côtés de Charlie Parker, Louis Armstrong, Billy Eckstine, Dizzy Gillespie, Fletcher Henderson, les frères Heath, Tadd Dameron, Fats Navarro et quantité d'autres avant de s'expatrier en Europe où il s'est produit avec Bud Powell, Kenny Clarke, Horace Parlan, Benny Bailey, Kenny Drew, Tete Montoliu et autres Billy Higgins...
• Quand on sait qu'il fut le premier à fixer sur le ténor ce que Parker avait fait à l'alto, qu'il n'avait pas son pareil pour injecter une sacrée dose d'intensité dans la plus banale des rengaines, qu'il fut grand du début à la fin, quand on sait tout cela, on ne peut que se réjouir, qu'applaudir à quatre mains l'initiative de la Library of Congress. Vivement la suite, vivement la fin du travail d'archivage et de remise en forme des bandes signées par Dale Turner alias Dexter Gordon.
P.-S.: si vous aimez encore et toujours Gordon, on vous conseille l'achat de la biographie que le Britannique Stan Britt lui avait consacrée. Le titre? Dexter Gordon - A Musical Biography, parue en 1989 aux éditions Da Capo. Ce bouquin est un des meilleurs du genre.

Ron Miles live

• On l'a découvert aux côtés de Bill Frisell il y a une dizaine ou une douzaine d'années de cela. On avait apprécié à la nanoseconde la clarté de son jeu. Depuis, on le suit. De qui s'agit-il? Du trompettiste Ron Miles. Le voici entouré de Frisell à la guitare, de Reginald Veal à la contrebasse et de Matt Wilson à la batterie. Où donc? Au Jazz Standard, qui propose semaine après semaine une programmation de qualité Iso 9000. Petite note: la présentatrice du show n'est nulle autre que Dee Dee Bridgewater. Enjoy!