dimanche 16 mai 2010

Carolina Chocolate Drops

• Il y a d'abord la couverture: une femme, les cheveux tressés, prend un rayon de soleil flanquée de deux bonshommes. Le tableau est surmonté du nom du groupe: Carolina Chocolate Drops, inconnu au bataillon sauf peut-être d'Adam et Ève. Puis, au bas de la pochette, le titre de l'album: Genuine Negro Jig. Illico, on se dit que c'est une histoire, une très vieille histoire de campagne. La campagne lointaine, celle du Mississippi, de l'Oklahoma, du nord-ouest de la Floride, de la Virginie de l'Ouest et de l'Arkansas. Au dos, on repère le nom du label: Nonesuch. Puis surtout celui du producteur: Joe Henry. Là, on murmure ceci: Henry + Nonesusch = 2 gages de qualité quasi totale.
• On l'achète (22,50 $ taxes comprises). Après quoi, on s'arrête à l'identité respective des trois jeunesses d'un groupe au patronyme ancien et à leurs instruments. Ils s'appellent Dom Flemons, Rhiannon Giddens et Justin Robinson et jouent du fiddle, le violon dans sa version populaire, du banjo, de la guitare, mais avec parcimonie, du pichet en terre cuite, celui du pauvre, ainsi que d'objets divers qu'ils utilisent afin d'accentuer les effets percussifs.
• On l'écoute et on est surpris. Dans le sens agréable du terme. On est surpris par ces musiques qui sont autant d'échos aux musiques si anciennes qu'elles s'entendaient ici et là avant le blues. Où? Dans les Appalaches, sur les bateaux qui descendaient et remontaient le Mississippi, dans les campagnes perdues des États traversés par un fleuve si capricieux qu'il a provoqué, si l'on peut dire, son flot de chansons. C'est du blues, du country, du folk, des ballades dont on perçoit ici et là les influences irlandaises et françaises. Bref, les membres font très bien ce qu'ils ont voulu faire: l'archéologie musicale des States. Mississippi John Hurt et Sleepy John Estes peuvent dormir tranquille.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Si vous avez aimé leur album, ils seront en concert le 23 novembre prochain au Cabaret Sauvage à Paris .