jeudi 1 avril 2010

Le retour du cheveu rouge

• Quand on y songe, les pianistes qui font la sieste six pieds sous terre n'ont pas la veine qu'ont les saxos et trompettistes qui forment, eux, le bataillon que dirige Duke Ellington dans un au-delà qui n'est évidemment pas le paradis que les gogos font miroiter aux crédules. De-que-cé? La distribution, une fois encore. À la faveur d'un nombre incalculable d'épiceries musicales, on a constaté que Hampton Hawes, Carl Perkins, Bobby Timmons, Elmo Hope et quelques autres champions de la catégorie mi-moyen étaient les dindons post-mortem des hiatus que les technologies dites nouvelles ont créés sur le flanc de la distribution.
• Toujours est-il qu'on a noté la ré-apparition, dans les environs montréalais, d'un album signé par le champion des champions des mi-moyens. On a nommé Red Garland, soit le pianiste qui a fondu le blues dans le jazz avec une gourmandise pour le bonheur que d'autres n'avaient pas. Point. Intitulé Red In Bluesville, sur étiquette Pestige, cet album a été enregistré avec Sam Jones (Yes!) à la contrebasse et Art Taylor (Re-Yes!) à la batterie. Au programme des classiques du genre: He's A Real Gone Guy, See See Rider, M Squad Theme, Your Red Wagon, Trouble In Mind, et le célèbre St Louis Blues.
• Souvent, beaucoup, beaucoup trop souvent, on a réduit le rôle de Garland à celui d'entremetteur entre Miles Davis et John Coltrane. De quoi rager deux fois plutôt qu'une. Cet album, splendide au demeurant comme le sont bien de ses disques, a ceci de riche en enseignements qu'il met en lumière comme en relief ceci: Garland reste le passeur par excellence du blues au jazz. Pour s'en convaincre, voici le traditionnel See See Rider ci-après:

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