jeudi 16 décembre 2010

Eric Watson, pianiste de la finesse

• Pendant des années, les lecteurs nord-américains de Jazz Hot ou de Jazz Magazine ont été habités par une frustration, en tout cas ce fut notre cas, qui a un nom propre: Eric Watson. Pianiste d'origine américaine de son état, Parisien d'adoption depuis au moins 25 ans. Toujours est-il que chaque nouvelle parution de Monsieur Watson, sur étiquette Owl, était l'objet attentionné de critiques se conjuguant toujours avec l'excellence. Mais hélas, trois fois hélas, ce n'est que de passage en vieille France que l'on pouvait se procurer ses albums. Du côté gelé de l'Atlantique, la distribution des perles de Watson était la définition même de la fumisterie en conserve. De taille américaine, la conserve en question.
• Après cette introduction quelque peu atrabilaire, on en convient, on vous annonce qu'y a de quoi sauter à pieds joie et les yeux fermés dans le territoire de la jubilation. Voilà, depuis qu'il est sous contrat avec Out Note Records, label français fondé par Jean-Jacques Pussiau qui avait fondé Owl, Watson sera enfin disponible puisque mieux représenté. Toujours est-il que son p'tit dernier baptisé Memories of Paris vient de faire la traversée.
• Comme l'album de Kenny Werner, New York Love Songs sur la même étiquette, ce Watson est fait uniquement de compositions de Watson. Et comme celui de Werner, ce Watson, c'est du grand art. C'est prenant dans le sens le plus captivant du terme. C'est du grand jazz avec des réminiscences, pour parler chicos, ici de Satie, là de Fauré ou de Debussy. C'est dire qu'ici tout est en retenue, voire en paresse, et là tout en sensibilité sans une once de mièvrerie. En clair, Watson résume à lui seul le piano en solo. Chapeau! Mille fois plutôt qu'une! Voici Smoking Dog And The Sinner Cat

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