dimanche 6 juin 2010

Le centre des fanfares

• Il y a les fanfares qui rythment les efforts des joueurs de football universitaire tous les dimanches d'automne de ce côté-ci de l'Atlantique comme de celui du Pacifique. Il y a celles qui rassemblent les gauchos comme celles qui regroupent les servants des toréadors. Il y a celles qui défendent les accents balkaniques et celles des chasseurs alpins italiens, sans oublier celles des gendarmes de la République, versées en commémorations historiques. Il y a les lointaines suédoises et les bavaroises enclines à laisser s'exprimer les accords populaires de l'accordéon. Il y en a beaucoup d'autres qui animent les bals de pompiers en Hongrie ou en Belgique.
• Si on l'aborde par la face géographique, le sujet du jour, c'est qu'il y a l'autre. Celle qui se distingue de toutes les autres parce qu'elle est le point de convergence de ces dernières. Elle n'est certainement pas la seule à être le croisement des points cardinaux des fanfares. Mais bon... on ne les connaît pas, les autres. Alors qu'on connaît bien la Pourpour. Siège social? Montréal.
• Eh bien, la Pourpour, elle vient de publier un chef-d'œuvre du genre musical qui marie la marguerite aux légendes des cabanes à sucre, à la faconde gitane, aux ponctuations orientales, aux mélancolies climatiques du Nord, qu'il soit kanadian ou «sue-et-doigt», avec bien d'autres objets non identifiés dans l'univers des paillettes et du strass. Le titre du chef-d'œuvre en question? Danse des breloques.
• Lorsque tel morceau est joyeux, tel autre est cinématographique, lorsqu'il n'invite pas à la danse dans sa version java sans la javanaise ou vous mène dans le détroit du Bosphore dont nous sont revenues certaines gammes au lendemain de la bataille des Dardanelles. On pourrait en rajouter long, très long.
• S'il en est ainsi, si cet album est un tourbillon d'horizons divers mais fort bien touillés par des musiciens qui sont des maîtres dans leur partie respective, c'est qu'elle est vieille, la Pourpour, elle a de l'expérience. Beaucoup. Et comme Lou Babin, accordéoniste et animatrice de l'ensemble, connaît depuis des lunes le saxophoniste, compositeur oulipien, Jean Derome, le contrebassiste beat Normand Guilbeault, le trompettiste Némo Venba, les saxophonistes Claude Vendette, Stéphane Ménard et Damian Nisenson, les guitaristes et banjoïstes Luc Proulx, Roy Hübler et Dany Nicholas, l'accordéoniste Luzio Altobelli, les violonistes Marie-Soleil Bélanger et Guido Del Fabbro ainsi que les percusionnistes Pierre Tanguay, Jacques Duguay et Nicholas Letarte, comme ils se connaissent donc depuis longtemps, c'est pile-poil, right on time. Bravo! Mille fois bravos et autant de mercis. Danse des breloques a paru sur étiquette Dame/Monsieur Fauteux m'entendez-vous, rattachée à Ambiances magnétiques. Un petit «docu» sur la fanfare Pourpour suit ci-après:

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