• On adore également Ran Blake parce qu'il fait le pont, le viaduc, le saute-mouton, entre Thelonious Monk qu'on adore et Éric Satie qu'on aime tout autant. L'automne dernier, Blake a publié un autre album en solitaire, exercice réputé casse-gueule mais dans lequel, lui, excelle. Cette nouveauté s'intitule Driftwoods. Elle a été éditée par l'étiquette Tompkins Square. Elle est faite de morceaux, certains joyeux, certains sombres, qui ont ponctué nombre de films et de morceaux déclinant carrément des drames. On pense à sa reprise du célèbre Strange Fruit de Billie Holiday.
• On vous en parle aujourd'hui parce que Driftwoods continue d'être le sujet d'éloges. Il y a de quoi, amplement de quoi, si on goûte la note aiguisée, affûtée jusqu'à sa dernière extrêmité. Drifwoods, comme d'ailleurs bien de ses productions en solo, c'est le jazz des nuits noires. Des nuits sans aucun clair de lune.
• Il y a peu, Blake était l'invité d'Eric Jackson, qui anime depuis des décennies une émission de jazz à la station de Boston du réseau radio de NPR. Avant que ce dernier ne pose ses questions, Blake rend hommage à Chabrol, quinze minutes durant, tout en insérant, ici un folklore aux accents italiens évidents et là un gospel. Voici ce «coquetelle» de dialogues et de beautés sonores.
P.-S.: pour écouter cette émission, faut quelque peu travailler. Ne vous en faites pas, c'est simple. Une fois que vous avez cliqué sur le lien ci-dessous, vous serez sur le site de la radio WGBH. Après quoi, il vous suffit de repérer la rubrique audio-this afternoon, qui est en fait située juste à droite d'une photo. Une fois cela fait, vous déroulez les sujets jusqu'à ce que vous tombiez sur Blake. Pour être exact, Blake est le onzième sujet de audio-this afternoon.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire