• Mais ce qui singularisa Gray de Gordon, Teddy Edwards, Jimmy Heath, Lucky Thompson et autres ténors de sa génération, c'est l'aisance avec laquelle il passait du swing au bop et inversement. Un jour, il était membre du big-band d'Earl Hines ou de Count Basie, le lendemain il jouait en compagnie des militants du bebop. Le surlendemain, il rejoignait Benny Goodman, qui vouait les inventions de Charlie Parker et Dizzy Gillespie aux gémonies, avant de s'acoquiner le lendemain du surlendemain avec Tadd Dameron, Sonny Clark ou Hampton Hawes.
• Contrairement à bien de ses contemporains, Wardell Gray ne fut jamais un opposant, un guerrier, un battant. Il aimait par-dessus tout ponctuer les musiques de Basie ou Dameron à coups de notes claires, fluides, limpides. Le double album que Nocturne lui a consacré est le résumé convaincant d'un parcours qui reste exemplaire par ce refus de trancher. Ce refus d'adhérer à ceci plutôt qu'à cela.
Wardell chez Basie
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