• On l'a peut-être déjà dit. En fait, on espère qu'on l'a déjà dit. «Deux-queue-sait»? Houston Person est le dernier ténor d'une tradition dont Coleman Hawkins fut le premier représentant avant que Ben Webster, Don Byas, Eddie Lockjaw Davis et d'autres lui emboîtent le pas. On parle bien évidemment de cette tradition dite du son lourd, sale, âpre, rugueux. De cette tradition qui oblige son adhérent à sculpter chaque note. Bref, ces bonshommes n'étaient pas des bavards. Person l'est encore moins.
• Là, on vous en cause parce qu'il vient de publier une autre galette intitulée Moment To Moment sur étiquette High Note. Soit dit en passant, on lève notre chapeau à ce monsieur pour la régularité avec laquelle il nous fourgue tous les huit mois un nouvel enregistrement. Autrement dit, à l'instar de ses illustres aînés, Person est un bosseur, un travailleur.
• Ce Moment To Moment est sans surprises. Heureusement d'ailleurs. On n'attend pas de Person qu'il fasse dans la nouveauté post-moderne, mais bien qu'il nous rassure sur l'intemporalité d'un style, d'une manière d'être. D'être quoi? Un souffleur de ballades, de blues, de standards mille fois joués. Autant on apprécie John Zorn pour sa créativité, son originalité, son extrême modernité, autant on apprécie Person pour nous consoler des bruits ambiants et des répétitions imbéciles.
• Pour nous, Moment To Moment est dans ce genre, qui n'est pas un second genre, un grand disque. Faut dire que le vieux renard sait s'entourer. Comme d'habitude! Terell Stafford à la trompette, John Di Martino au piano, Randy Johnson à la guitare sur certains morceaux, Ray Drummond à la contrebasse et Willie Jones III à la batterie. Le programme est fait de ballades, de swing, de blues. Bref, c'est un régal. À preuve, ce Bleeker Street, ci-après, composé par mon ami Houston Person.
mercredi 17 novembre 2010
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1 commentaire:
Magnifique album. De la grande classe.
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