• Parce que le bonhomme est un sacré bonhomme. Autant pianiste que compositeur; autant éclaireur qu'attentif aux jeux de ses camarades; aussi concentré sur la mise en relief de LA note qu'attaché à la limpidité. Il est fluide, Copland, il est également très précis. Tellement, qu'il réveille dans notre petite tête les grandes heures de John Lewis, pianiste, compositeur et architecte des sommets du Modern Jazz Quartet. Et Dieu sait s'il y en a eu. Copland est l'exacte contradiction du «deux de pique», sauf lorsque celui-ci est «frimé», pour employer le langage des amants du poker.
• Le seul problème avec ce pianiste ayant usé ses culottes courtes sur les mêmes bancs d'école que son ami Michael Brecker est d'ordre économique. La plupart de ses albums ayant été publiés sur des labels européens, ces derniers affichent pour nous, à Montréal, des prix de salaison porcine. Par exemple, pour son Vol. 2 de la série New York Trio Recordings avec Gary Peacock à la contrebasse et Paul Motian, paru sur l'étiquette allemande Pirouet, on a déboursé 42 $. Vivement un ravalement de l'euro!
• Cela étant, il faut savoir que notre homme écrit dans le cadre de sa série New York Recordings un feuilleton passionnant. Il n'y a pas d'autre mot. Lorsque Peacock n'est pas à la contrebasse, Drew Gress le remplace. Lorsque Motian n'est pas à la batterie, Bill Stewart s'en occupe. Et toujours, Copland s'avère convaincant.
• Dans un de ses exercices poétiques, Raymond Queneau dit la quenouille avait écrit ceci: «Dans les toilettes du métro / à la station Port-Royal / on peut lire ces quelques mots / ça me paraît MONUMENTAL / l'usage de cette cabine / est strictement réservé / aux économiquement faibles / et aux indigents NOTOIRES...» «Sot ouate?» Copland est monumental et pas assez notoire. À L'Astral le 24 février à compter de 19h30.
vvvvvc
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